Le prix du Précieux.

Ce scénario va permettre aux personnages de découvrir les différents aspects de la religion au travers de deux ordres militaires : D'une part les chanoines comtes de Brioude , symbole de la décadence d'une partie du clergé et de la noblesse, et d'autre part des Templiers risquant leur vie et leur âme pour protéger le monde d'un ennemi innommable.

Ce sera aussi pour chacun l'occasion d'éprouver sa foi ou de la découvrir.

La foire de Brioude.

En ce début juin, les personnages se rendent à la foire de Brioude, l'un des grands rendez vous de la région pour tous ceux qui désirent vendre, acheter ou simplement se distraire.

Ainsi Enguéran et Godefroy désirent y trouver un nouveau cheval, ou une belle dague pour la chasse; Isengrin sera sans doute plus attiré par les étoffes; Aymar a, quand à lui, dressé la liste des outils et des matériaux qui lui font défaut; et Aubert compte bien y trouver de quoi achever la construction de son four à verre.

Pour Lietgard se sera l'occasion de vendre les copies de livre qu'il a réalisé et ainsi renflouer les caisses de l'Alliance. Jules quand à lui profitera de la foule pour se donner en spectacle et gagner ainsi quelques pièces qui lui permettront de s'acheter quelques tissus ou grelots,

Bien entendu, les mages présents (Isengrin, Clébert et Lietgard) caressent aussi l'espoir de rencontrer un ou deux marchands occultes capables de leur fournir quelques livres de Vis et ainsi leur permettre augmenter leur faible stock.

Le voyage se passe sans encombre. Après quelques difficultés pour trouver une auberge pouvant leur louer, à prix d'or, quelques chambres, les personnages se mettent à déambuler dans cette ville transformée en un gigantesque marché où tout s'achète et tout se vend.

Au bout de quelques heures de recherches et de négociations, Aymar et Clébert ont trouvé le matériel dont a besoin l'Alliance pour poursuivre son installation et les autres personnages ont aussi dénichés quelques trouvailles, mais aucun n'a de piste pour l'achat de Vis, jusqu'au moment où Jules entre en contact avec Eloi, un pauvre garçon d'auberge, qui les conduit jusqu'à un dénommé Raoul, une marchand espagnol qui acceptera de leur vendre quelques pions de Vis.

Engueran et Godefroy quittent alors le reste de la troupe, pour répondre à l'invitation du Baron de Lembron, bon ami du seigneur de Guernac.

e soir venu, Clébert se rend à la Basilique Saint Julien; il rencontre devant l'autel deux templiers en prière. Voyant qu'ils ont tous deux l'air malade, Clébert se propose pour les soigner. Malgré leur refus, Clébert se permet d'insister car l'attitude des deux compagnons d'armes semble lui indiquer que le mal qui les touche n'affecte pas uniquement leur corps mais aussi leur âme. Frère Norbert et frère Médard finissent par accepter de se confier et conduisent Clébert jusqu'à une petite chapelle où quatre autre templiers se reposent.

Frère Norbert, qui semble être le chef de troupe, explique à demi mots que lui et ses hommes transportent une relique maudite à l'origine de leurs souffrances. Comprenant par ailleurs qu'un danger extérieur menace les hommes de Dieu, Clébert propose l'aide des membres de l'Alliance, ce que frère Norbert s'empresse d'accepter, en demandant à Clébert une escorte pour quitter Brioude.

Clébert s'en retourne à l'auberge pour convaincre ses compagnons.

Le sang de Norbert inonde la terre...

e dimanche matin, Clébert narre à ses compagnons sa rencontre de la veille et leur demande de le suivre et d'escorter avec lui les templiers. Les autres membres de l'Alliance ne semblent pas tous très volontaires à l'idée de risquer leur vie et les biens de l'Alliance pour une cause qu'ils ne saisissent guère. Une grande discussion s'engage, et à deux heures plus tard, à l'heure de la messe, aucune décision n'est prise.

A l'issue de la grande messe célébrée en présence des chanoines comtes de Brioude et du Frère Antonio Galluchi, les personnages vont assister aux procès publiques qui se tiennent à chaque foire de Brioude. Cette année, c'est la dernière affaire qui retient l'attention du public, car on y juge un certain Barabas accusé du viol et du meurtre d'une paysanne. L'affaire semble entendu, et rapidement les preuves s'accumulent contre le criminel, jusqu'au moment où deux témoins de dernière minute s'invitent pour disculper l'accusé. Dès lors, Frère Galluchi, sans doute lassé par le spectacle de justice, décide de diriger les débats, et bientôt il fait acquitter Barabas, sous les applaudissements de la foule qui s'est subitement retournée, peut être à l'instar de Clébert qui applaudit la décision de justice.

Les applaudissement remarqués de Clébert valent à l'équipe d'être invitée au château des chanoines pour le banquet annuel de la foire, et nos personnages se retrouvent bientôt autour d'une table couverte de nourriture et de vins à festoyer et à savourer la nourriture terrestre, bien loin des compagnons du temple et de leurs souffrances.

l'issue du banquet, les personnages reprennent leur discussion, et Isengrin demande à Clébert d'aller négocier leur aide, ce que celui ci accepte refusant toutefois de remettre en cause sa propre décision.

Choqué par les propos de l'ancien Templier, Frère Norbert refuse de négocier avec Clébert et demande à rencontrer tous les membres de l'Alliance, qui acceptent et se rendent à la chapelle.

Coupant court à toute négociation matérielle, il explique aux personnages que ses hommes et lui remplissent une mission de la plus haute importante, que seule une inspiration divine l'a poussé à demander l'aide des gens de Guernac et qu'il n'a aucune idée de la manière dont ils pourront l'aider. Ce qu'il sait, c'est que son état de fatigue ne lui permet pas de rejoindre Le Puys dans la journée de lundi, et qu'il devra donc passer une nuit en dehors d'un haut lieu saint, ce qui semble lui faire redouter le pire.

Jules, saisit par le caractère sacré de l'affaire, offre spontanément son aide, et rejoint ainsi le camps de Clébert. il est suivi de Lietgard qui tout juste sorti de son laboratoire semblait encore engourdi par les semaines passées à copier des ouvrages sans intérêt.

Seuls Aymar, Aubert et Isengrin n'ont pas encore pris position, ce qui pousse ce dernier à demander le vote pour que la décision finale soit prise au nom de l'Alliance. Aymar, sans doute dépassé par les événements s'abstient, puis c'est au tour d'Aubert, qui après quelques dernières hésitations accepte. Une majorité s'étant désormais prononcé en faveur des templiers, Isengrin annonce l'engagement de l'Alliance.

Après avoir obtenu l'engagement individuel de chacun des personnages présents, frère Norbert se décide à partager son terrible secret : "Sachez que Médard et moi en possédons suffisamment pour tracer un pentacle, voici ce que certains nomment le prix du précieux..." et il pose sur l'autel deux pièces romaines. Lietgard blêmit en comprenant ce dont il s'agit et c'est en cherchant ses mots qu'il explique que ses deux pièces sont "deux des trente pièces d'argent versées à Juda pour qu'il livre Notre Seigneur Jésus Christ"... C'est à la lueur de cette terrifiante révélation que nos personnages finissent la nuit en prière ou en songe.

ès l'aube, la troupe nouvellement formée se met en route dans la direction du Puys, et après une journée sans encombre arrive au village de Paulhaguet et s'installe dans la petite église située à la sortie du village, à l'exception d'un des templiers, désigné pour garder les montures placées dans une ferme non loin de là.

Les personnages inspectent leur refuge, et découvrent un passage dissimulé dans la crypte, qu'ils obstruent à l'aide de meubles. Puis ils se nourrissent et s'installent pour veiller. La nuit se passe ainsi dans l'attente et dans l'angoisse, et c'est avec un certains réconfort qu'après de longues heures de veille, les personnages voient poindre les premiers rayons de soleil. Après que les mages se soient définitivement rassurés en vérifiant que la lueur perçue était bien celle de l'aube, la troupe décide de sortir de l'église.

Norbert ouvre et franchit la porte, il est soudain happé par un lasso et traîné par un cavalier. A l'intérieur la surprise et totale, seul Aymar se précipite, mais s'est pour être accueilli par une volée de flèches qui le blessent et l'obligent à se réfugier à l'intérieur.

Alors que deux spadassins achèvent Frère Norbert, ses frères d'armes et les gens de Guernac tentent de réagir dans la confusion, mais ceux qui sortent sont aussitôt criblés de flèches. Isengrin, craignant que l'ennemi ne se saisisse de toutes les pièces ordonne à Aubert d'empêcher Médard de sortir, et le colosse s'exécute en heurtant violemment le templier, au point de le sonner.

Malgré l'absence de cohésion du groupe, la résistance des armures des uns et la magie des autres finissent par mettre en difficulté les assaillants, qui bientôt sont à leur tour mortellement frappés ou dispersés par notre troupe, Aymard réussissant même à neutraliser d'un coup de bâton l'un des assassins de frère Norbert qui s'enfuyait avec les reliques trouvées sur le corps du templier.

Durant le combat, certains reconnaissent le cavalier qui s'est emparé de frère Norbert, il s'agit de Barabas, l'assassin innocenté la veille par Frère Antonio Galluchi avec l'appui de Clébert. Mais la mort de frère Norbert sera son dernier crime, car aveuglé par la magie de Lietgard, le criminel est rattrapé dans sa fuite par un templier qui le transperce de sa lame.

uand la bataille s'achève, le bilan est lourd : Certes l'ennemi est mort ou en fuite et n'a pas réussi à s'emparer des reliques, mais frère Norbert est mort, deux templiers sont gravement blessés et l'un d'entre eux succombe rapidement malgré les soins de Clébert.

Frère Médard, à qui semble revenir naturellement le commandement de la troupe, décide alors de congédier sans ménagement les membres de l'Alliance, allant même jusqu'à laisser entendre, devant la foule des paysans qui s'approche, que leur engagement fut une erreur, voire la cause des pertes subies.

Clébert est abasourdis, il s'isole avec le successeur de Norbert, et lui fait part de son indignation face à de tels propos. Médard semble ne rien vouloir entendre et tourne le dos au Mage pour aller s'occuper des obsèques de ses compagnons. Clébert, fou de rage, pénètre à son tour dans l'église et commet alors le sacrilège de frapper Médard dans la maison du Christ, à quelques pas seulement des dépouilles des templiers morts au combat et devant une foule stupéfaite.

A la colère de Clébert, s'oppose le sang froid de frère Médard, qui après avoir conduit Clébert à l'extérieur de l'enceinte sacrée le laisse tenter de justifier son geste. Mais, bien décidé à ne pas revenir sur sa décision de se séparer des membres de l'Alliance, Le templier ne relève des propos de Clébert que l'offre qui lui est faite de rendre l'affront et, d'une gifle magistrale, il envoie Clébert à terre : "Vous n'êtes désormais plus en état de nous suivre, vous qui ne possédez même suffisamment de montures pour ne pas nous ralentir. Rentrez dans votre château et allez prier pour tenter d'expier votre geste, Clébert."

Sur ces mots les templiers lèvent le camps, laissant les membres de l'Alliance comme assommés par cette succession d'événements tragiques.

Isengrin tente bien de réagir et se décide, après avoir pris sa forme de renard, de les suivre quelques temps. Mais les templiers ont décidé de pousser leurs montures, et le mage ne peut rester à leur contact bien longtemps.

e sont des hommes fatigués, blessés dans leur chair et leur orgueil qui arrivent le soir à Guernac, usés au point d'obéir sans sourciller à la voix de Jules qui les invitent à le rejoindre dans la chapelle. Le nain bouffon sort alors de sa poche deux des cinq reliques, explique que c'est Frère Médard qui lui a confié, que l'altercation n'était qu'un leurre visant à tromper l'ennemi et éviter ainsi qu'il ne puisse réunir trop facilement de l'ensemble des reliques, car nul doute que celui qui a commandité l'assassinat que Frère Norbert ne renoncera pas, dût-il pour cela s'en prendre à une Alliance de l'Ordre d'Hermès...