Sang Visage.

Avant propos

e 21 juin 1199 eut lieu à Guernac une séance plénière réunissant les membres de l'Alliance, à l'exception de Platime et Erwan, et quelques compagnons. Après avoir abordé les besoins de chacun en Vis pour les mois à venir, les mages commencèrent à évoquer le cas «Jules» et son terrible bagage. Rapidement des divergences apparurent entre les mages, et Clébert usa de son statut de Quaesitor pour imposer à ses Sodalis le devoir de protéger Jules et ce qu'il détenait, au nom de l'intérêt supérieur de l'Ordre d'Hermès.

A l'issue de cette réunion, Magmaerus lança le rituel de l'Aegis afin de protéger l'Alliance. Avec ce rituel, un rempart magique s'élevait désormais autour du château.

Début juillet Godefroy dirigeait le château en l'absence d'Enguéran qui avait répondu à l'ost. Il put, pour la première fois de sa vie, mener la saint Gal et ainsi jeter les oeufs à la tête des gens de la baronnie. Ce fût une belle fête, les récoltes avaient été bonnes et la région n'avait pas connu de troubles importants.

A la fin du même mois, Clébert quittait temporairement l'alliance de Guernac pour essayer de retrouver le chemin de la sagesse, qui l'avait abandonnée deux mois auparavant. Entre temps il avait pris soin de remettre à Jules une amulette de verre, lui indiquant de la briser en cas de blessure grave.

Le reste de l'été se passa sans encombres, les mages passèrent le plus clair de leur temps dans leurs laboratoires, les autres personnages profitant des beaux jours pour chasser, tournoyer, festoyer, commercer...

Sang visage

Cette aventure va être l'occasion pour les personnages de rencontrer de nouvelles forces surnaturelles, que ce soit la puissance divine au travers d'un miracle ou la magie puisqu'ils devront combattre un sorcier de la vieille foi.

L'une des idées fortes de ce scénario provient d'une BD, «Millénaire» de D. Nolane et De Minville, aux Humanoïdes Associés.



Tout commence le soir du 4 octobre, dans les environs de Massiac, à Saint Lleu exactement. Erwan et Solemus, un mage Tremere souhaitant rejoindre l'Alliance, se dirigent vers Guernac qu'ils espèrent atteindre le lendemain. Alors qu'ils franchissent le défilé de Saint Lleu, ils aperçoivent une nuée de corbeaux volant au-dessus d'une des falaises qui borde la passe. Pressentant un événement grave, Erwan décide de libérer le pigeon que lui a confié Isengrin et ainsi d'alerter les membres de l'Alliance en les pressant de le rejoindre au plus vite.

Ayant pris Solemus sur sa monture, Erwan et son compagnon se dirigent aussi que possible vers le sommet de la montagne. Arrivés en haut ils découvrent effectivement un plateau envahi par un nombre incalculable de corbeaux. Au milieu de ce nuage noirâtre ils distinguent les fondations d'une bâtisse en construction et, à coté, un petit gouffre. Au bord de ce gouffre, trois poteaux plantés dans le sol. A ces trois poteaux sont attachés trois corps dont les volatiles se repaissent.

Erwan sort son épée et s'en servant pour écarter les charognards de leur festin, il s'enfonce en direction des trois silhouettes accrochées, Solemus, après avoir invoqué un puissant tourbillon d'air qui chasse les oiseaux, s'engage à son tour et permet aux deux compagnons d'atteindre les corps déchiquetés. C'est alors que l'un des corps suppliciés se met à s'agiter, semblant vouloir refuser la mort. Aussitôt les deux membres de l'Ordre d'Hermès se précipitent, détachent le survivant et tentent de le couvrir pour le protéger. Pendant qu'Erwan effraie les volatiles de son épée, Solemus lance un sort de soins qui arrête l'hémorragie, et ainsi sauve le malheureux. Puis pour en finir avec les corbeaux, il invoque un puissant orage, qui fait fuir les oiseaux de malheur.

Profitant du calme revenu, les deux personnages constatent l'état de l'homme qu'ils ont sauvé, il n'a plus ni langue, ni lèvres, ni yeux, ni oreilles, ni doigts, ni joues; il n'est plus qu'un mélange de sang et de chair à vif, mélange de douleur et de mort... Ses vêtements, eux, montrent que l'homme était moine et ses deux compagnons manœuvres, sans doute venus travailler sur la bâtisse, qui semble bien être une future chapelle.

e soleil est déjà haut dans le ciel lorsque les renforts, menés par Godefroy arrivent sur les lieux du drame. Rapidement les choses s'organisent; pendant que Siméone l'herboriste prépare une potion pour atténuer la souffrance du malheureux, Hylé le moine absout le survivant et donne les derniers sacrements aux deux autres suppliciés.

Magmaerus et Solemus, de leur coté essaient de voir dans quelle mesure leurs pouvoirs leur permettraient de connaître le drame qui s'est déroulé la veille. Solemus essaie bien d'interroger l'esprit du survivant, mais il ne distingue que de la douleur, qui masque toute autre pensée, souvenir et sensation.

Pendant ce temps, Godefroy est allé au village de Saint Lleu, il a appris que le moine venait d'un prieuré, situé non loin de là. A son retour il organise les choses pour qu'on construise un brancard et qu'on transporte le corps jusqu'à ce lieu.

rrivés au prieuré, les personnages laissent frère Hylé annoncer la terrible nouvelle à frère Sylvestre, le responsable de la petite communauté. Celui ci leur révèle l'identité des victimes, il s'agit de frère Clotaire, un moine envoyé au sommet de la falaise de Saint Lleu pour y construire une chapelle, et de ses deux ouvriers.

Après que le malheureux Clotaire ait été déposé dans sa cellule, frère Sylvestre persuade les personnages de rester pour la nuit, afin de pouvoir se reposer et prodiguer les soins nécessaires au blessé. En attendant le souper, alors que Magmaerus préfère quitter le monastère pour visiter les alentours, et que les autres compagnons se reposent, Hylé décide d'aller prier pour frère Clotaire à la chapelle du monastère. Il est bientôt rejoint par un novice, frère Maurain, qui s'agenouille au côté de notre moine et, sous prétexte d'une prière à haute voix, suggère à frère Hylé d'aller chercher de l'aide au près d'un certain «Saint Men».

Intrigué par les propos du novice, Hylé demande audience à frère Sylvestre. Au cours de cet entretien, il apprend que Saint Men est un ancien croisé devenu Hermite, qu'il vit dans les montagnes à une demi-journée d'ici et qu'on le dit capable de miracles. Il apprend aussi que la montagne où s'est produit le drame est sans doute un lieu de culte pour des adeptes de la vieille foi, croyant en Lug, le dieu corbeau.

odefroy et ses compagnons décident de partir dès le lendemain à la recherche de cet Hermite, convaincus que seul un miracle pourra permettre à frère Clotaire de retrouver la force de désigner l'auteur de cette barbarie.

e lendemain, après quelques heures de marche, les personnages arrivent au pied d'une petite cascade, sur le côté, ils découvrent l'entrée d'une grotte. Frère Hylé s'empresse d'appeler «Men»; quelques instants après un homme d'une quarantaine d'années, amaigri et vêtu de haillons sort de la caverne en souriant. L'Hermite invite les personnages à s'asseoir et, visiblement heureux de voir du monde, commence à parler de choses et d'autres. Quand frère Hylé lui avoue le but de leur visite, Men semble ne pas comprendre l'enjeu, expliquant qu'il aimerait bien aider ce pauvre moine, mais qu'il n'est pas sur de pouvoir, et que de toute façon il a mille choses à faire...

Lorsque les personnages lui demandent dans quelle mesure ils peuvent l'aident à libérer un peu de temps, il explique qu'il faudrait qu'il arrose son verger, situé un peu plus loin. Bien que surpris par la nature de la tâche, l'automne auvergnat étant plutôt humide, ils se proposent d'arroser les pommiers à la place de leur hôte. Men accepte, va chercher dans sa grotte six seaux en terre cuite, explique à ses visiteurs qu'ils doivent prendre l'eau au pied de la cascade et l'amener jusqu'aux pommiers situés non loin de là. Puis il s'éloigne cueillir quelques plantes médicinales.

apidement la troupe se met au travail, chacun plonge son seau dans la rivière, le remplit et le soulève pour le porter jusqu'aux pommiers. Mais là chacun se rend compte que son seau est lourd, très lourd, trop lourd; seul frère Hylé arrive à avancer péniblement, les autres sont incapables de faire le moindre mouvement.

Erwan comprend alors que ce qui pèse, ce n'est pas l'eau, ni le seau mais sa conscience et qu'il doit la décharger s'il souhaite pouvoir aller de l'avant. Il interpelle frère Hylé et lui demande de le confesser, ce que le moine s'empresse d'accepter. Quelques minutes plus tard, sa conscience soulagée, Erwan prend son seau et s'en va dans la direction des arbres. Comprenant la portée de l'acte, Godefroy puis Siméone font de même pendant que Solemus choisit de s'adresser directement à Dieu; tous parviennent ainsi à soulever leur seau et à atteindre le verger.

Seul Magmaerus refuse de se plier à cet acte chrétien, et c'est Men qui porte son seau jusqu'aux arbres, après lui avoir rappelé que «le Diable emprunte souvent les chemins qui éloignent l'homme de Dieu...»

u sortir de cette épreuve, Men remet à frère Hylé un tissu qu'il devra appliquer sur le visage du martyre afin de le libérer de ses souffrances et guérir ses plaies. Alors que les membres de l'équipée s'apprêtent à prendre congé, l'Hermite leur dit : «Ne vous inquiétez pas, je suis confiant en l'avenir, et je crois que frère Clotaire vous dévoilera, d'une manière ou d'une autre, le visage du responsable de tout cela».

e retour au prieuré, les personnages s'empressent d'appliquer le linge sur le visage du supplicié, et, sans doute touchés par la rencontre avec Saint Men, décident de passer la nuit à prier au chevet du mourrant.

Au petit matin, Solemus ôte le voile du visage de frère Clotaire et tous découvrent le visage du moine; il ne porte plus ni marque ni blessure, et seul son regard fixe indique qu'il s'agit du visage d'un mort...

Averti par frère Hylé, frère Sylvestre se précipite pour voir le corps miraculé, et là, stupéfiait, il affirme que le visage dessiné n'est pas celui de frère Clotaire, mais celui de Fabry, le bourgmestre de Saint Lleu. Tous ont en tête la prophétie de Saint Men, et comprennent que le visage du bourreau a remplace celui de la victime.

ustice doit être rendue; Godefroy et sa suite se précipitent pour trouver et châtier le coupable. A peine sortis du prieuré, ils aperçoivent un corbeau qui s'envole, sans doute pour avertir son maître. Solemus saisit le bâton d'Hylé, l'instant d'après un redoutable javelot frôle l'oiseau, le manquant de quelques pouces. Mais Erwan a repéré la direction prise par l'oiseau de malheur : La falaise de Saint Lleu.

Les personnages se précipitent vers le lieu maudit; dans le ciel les corbeaux semblent à nouveau se rassembler au-dessus du site. Godefroy et Erwan poussent leurs montures; rapidement ils atteignent le haut plateau, mais leur adversaire a eu le temps de se préparer, et en un sortilège puissant, il rassemble des centaines de volatiles pour qu'ils n'en forment plus qu'un, énorme. Les deux chevaliers ne prennent pas le temps de saisir leur lance, ils chargent la bête. le choc est terrible; puis c'est la mêlée, les chevaliers frappent avec force et précision, et bientôt Godefroy porte le coup de grâce.

Les autres membres de la troupe, Hylé en tête, rejoignent enfin les chevaliers; seul Siméone n'a pas suivi la troupe préférant agir à sa manière...

Le gouffre situé au bord de la falaise semblant être l'épicentre du rassemblement de corbeaux, Godefroy et sa suite s'en approchent. A peine sont-ils arrivés qu'un second volatile géant se jette sur eux. Magmaerus sort sa lampe magique, en fait jaillir un phénix de feu, qui blesse gravement le monstre, puis c'est Godefroy et Erwan qui frappent, blessent puis tuent la bête.

ais un nouveau danger se présente, cinq corbeaux se sont posés dans le dos des guerriers avant de se transformer en celtes dénudés et couverts de peintures rituelles. Sans la vigilance d'Hylé, la surprise aurait été totale, mais le moine les a vus, il alerte ses compagnons et Solemus fait apparaître une haie de ronces, qui protège le dos des chevaliers, leur laissant le temps d'achever le corbeau géant.

Le temps de se retourner et les guerriers celtes surgissent de par et d'autre de la haie en poussant des cris de guerre. Le combat a dispersé la troupe, et Magmaerus se retrouve face à deux sauvages; il fait à nouveau surgir un phénix de feu; l'un de ses adversaires est tué sur le coup, mais l'autre a le temps de frapper le mage de son épée; gravement touché à la tête, celui ci s'écroule.

Pendant qu'Erwan se dirige vers le gouffre, à la recherche du sorcier, Godefroy et Solemus parviennent à se débarrasser des guerriers celtes, permettant ainsi à Hylé de se précipiter pour soigner Magmaerus, gravement touché.

Arrivé au fond du gouffre, Erwan, rejoint par Godefroy, découvre un escalier grossièrement taillé qui a sans doute permit à Fabry le sorcier de s'échapper. Ils se lancent à sa poursuite pour arriver, quelques minutes plus tard dans une pièce remplie de bocaux contenant une multitude d'extraits de plantes, d'organes animaux... Dans un coin de son antre, le corps sans vie du sorcier; non loin de là, Siméone, une dague ensanglantée à la main...


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