Amauri, Apprenti Mage.

Histoire.

Amauri est né et a vécu sa petite enfance dans la ferme de ses parents, proche de Rodez. Son père, meunier de son état, le qualifiait de « mauvaise graine », même si son plus jeune fils, Amauri, n'avait jamais rien fait sciemment pour nuire à autrui.

Cadet d'une famille de 7 fils et 6 filles (il est donc le 13ème enfant, et le 7ème fils), Amauri c'est toujours senti mis à l'écart de par son jeune âge et du fait que ses grands frères s'occupaient déjà de tous les travaux intéressants de la ferme. Les seules fois où sa famille le trouvait utile c'était pour sortir un plat chaud du four ou pour s'occuper de brûler les mauvaises herbes et les feuilles mortes car Amauri supportait la chaleur plus que n'importe quel membre de sa famille, un feu ne brûlait jamais aussi bien que quand c'était lui qui l'allumait (ce qui lui à aussi valu bien des déboires lorsque une fournée entière de pain fût calcinée).

Un jour d'été particulièrement sec, le feu se déclara dans une ferme voisine. Tout le monde, même les plus jeunes participèrent à l'extinction de l'incendie... Et Amauri se distingua en sauvant la fille du fermier restée dans l'étable en feu, en ressortant seulement avec les cheveux roussis, là où n'importe qui d'autre en aurait eu de bonnes brûlures.

Il fût traité en héro... mais cela ne dura guère. Certaines gens eurent vite fait de trouver étrange qu'un gamin ait pu accomplir cet acte sans la moindre blessure. Et bientôt, toute la région le regardait d'un mauvais oeil, même sa famille, à part son plus grand frère... et la jeune fille de la ferme voisine.

Son père ne pouvait plus l'emmener avec lui vendre le pain à la ville sous peine de faire de mauvaises ventes.

Ses soeurs étaient de vraies pestes avec lui, le réveillant la nuit en faisant bouger son lit ou en lui collant un oreiller sur la tête. Ou bien encore en lui mettant des charbons brûlants dans sa chemise pour voir sa réaction.

C'est durant l'hiver de sa 9ème année que son père prit la décision de l'envoyer en apprentissage auprès d'un forgeron de ses connaissances dans une ville lointaine.

Au printemps ses bagages furent faits et il partit de bon matin, accompagné de son frère aîné, pour son plus long voyage vers sa nouvelle vie.

Quelques années plus tard...

La boutique n'avait jamais eu autant de clients. Les ventes allaient bon train et Amauri sortait exténué de chacune de ces journées. Car, en plus de la forge, il tenait aussi les comptes pendant que son maître discutait à la terrasse de la taverne attenante, ventant « ses talents » et pestant contre son apprenti bon à rien quid devait rester jusqu'à tard le soir pour finir ses menus exercices qu'il avait tant de mal à lui faire rentrer dans le crâne.

Mais ce n'était pas les leçons qui avaient du mal à rentrer dans la tête d'Amauri, c'était surtout que, déjà aussi bon forgeron que son maître, il forgeait des épées, des dagues et autres armes tranchantes jusqu'à épuisement... ce qui arrangeait bien son maître qui les vendait à prix d'or.

Un jour, alors que son patron courait les foires des villes avoisinantes, un homme entra dans la forge avec une jolie demoiselle accroché à son bras. Il commanda une dague pour deux jours plus tard... mais Amauri ne détachait pas son regard de la jeune femme. L'homme dût s'en rendre compte car, en ressortant, il embrassa indécemment la belle sur le perron avant de s'en aller avec elle non sans avoir jeté un regard narquois au jeune forgeron.

Amauri travailla la nuit pour faire la dague... et la nuit suivante pour forger et ciseler une rose de fer et d'or, sa pièce d'or qu'il avait économisée durant toutes ces années au service du vieux forgeron, mettant tout son coeur et sa jalousie dans ce travail. Le second jour, le jeune homme revînt, accompagné de la jeune femme, et parut satisfait du travail accompli jusqu'à ce qu’Amauri tende la rose finement ciselée à la demoiselle.

L'homme attrapa la rose des mains de la femme et la jeta par terre, l'écrasant sous talon en regardant Amauri d'un oeil mauvais. Le rouge monta de la colère monta au visage du forgeron et il allait écraser la tête de l'homme sous son marteau si la jeune femme n'avait tiré son prétendant hors de la boutique.

Jamais Amauri n'avait ressenti tant de haine envers un inconnu... des images de meurtre lui traversèrent l'esprit, mais quand il sortit pour rattraper sa victime, celui-ci avait déjà disparu dans les méandres des rues de la ville... alors il rentra dans la forge et martela le fer toute la journée et rattrapa tout le retard qu'il avait prit cette semaine.